Zone de Texte:  19/02/1857   Festin "Second Empire"

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DEUX POTAGES.

Le Potage Reine.
Le Potage Royal.

POISSONS.

Les Saumons Mayonnaise.
Le Turbot à la Portugaise.

RELEVÉS.

Les Daubes à la Gelée.
Les Pâtés de Foies gras truffés.
Le Bœuf de Hambourg à la Tyrolienne.
Les Dindes truffées à la Périgourd
ine.

ENTRÉES

Les Bartavelles au fumet de gibier.
Les Suprêmes de volaille à la Coligny.
Les Caisses de Foies gras truffés.
Les Bécassines à la Conti.
Les Filets de Bœuf à la Provençale.
Le Chaudfroid d'Alouettes.
La Mayonnaise de Filets de Soles.

ROTS

Les Faisans rôtis sur Croustade.
Les Bécasses rôties des Ardennes.

ENTREMETS

Les Asperges en Branches.
Les Pois à la Française.
Les Cèpes à la Bordelaise.
Les Salades à la Vénitienne.
Les Raviers assortis.
Les Chartreuses d'Orange.
La Gelée à la Pompadour.
Les Gâteaux montés.
Les Sorbets au Kirsch.

DESSERT

Les Bombes glacées.
Les Corbeilles de Fruits couronnées de raisin.
Les Fours, Biscuits-vanille.
Les Gaufrettes.
Les Fromages glacés.
Les Fruits glacés.
Les Bonbons fins.
Le Fromage sec.
Le Caramel.

CAFÉ. - VINS FINS. - LIQUEURS.

POTEL ET CHABOT.

 

Bien inférieur le Second Empire ? En raffinement, sans doute, mais pas en quantité, témoin ce plantureux repas offert au Tout-Paris en 1857.

Moïse Polydore Millaud, bordelais autodidacte, devenu banquier en juin 1838, avait le goût des journaux. Il achète, en 1856, à Émile de Girardin ses droits sur La Presse, mais il sera obligé de revendre le journal à Félix Solar en 1859 - en attendant le succès énorme, en 1863, du Petit Journal.

Pour lancer La Presse, Millaud donna, en 1856 et 1857, de somptueuses fêtes aux journalistes et autres hommes influents, dans son hôtel non moins somptueux (tout doré) de la rue Saint-Georges. Les Goncourt ne pouvaient pas ne pas se faire l'écho de ces splendeurs :

«[…] Millaud aumônant de franches et royales lippées tous les porte-clairon de la Renommée et du feuilleton» (Journal, 10 mai 1856).

Voici le menu offert à ces «porte-clairon» l'année suivante, cité selon Albéric Second (La Comédie parisienne, 2e vol., p.363 sqq.), invité en tant que rédacteur de La Comédie parisienne ; Nestor Roqueplan représentait, avec quelques autres journalistes moins connus, La Presse, Jules Janin, du Journal des Débats, s'était abstenu ; Monselet était présent - et l'on ne cite que quelques journalistes. Les Goncourt, de peu d'importance en ce temps-là, ne furent pas conviés, mais ils commentèrent l'événement :

«Dîner Millaud : événement et symptôme. L'opinion publique publiquement bâillonnée de truffes» (Journal, 20 février 1857).

On remarquera que l'article de Jules parut au Gourmet en 1858.

 

Napoléon III

La Presse (1836-1938) – Le Siècle (1836-1932)

 

1836 est une date capitale dans l’histoire du journalisme moderne qui connaît alors une révolution avec le lancement de deux quotidiens : La Presse d’Emile de Girardin et Le Siècle d’Armand Dutacq. L’imprimerie moderne, l’abaissement de moitié des coûts d’abonnement, l’introduction massive de la publicité permettent à ces deux feuilles de conquérir un large lectorat. La fidélité du public sera assurée par l’introduction des "romans-feuilletons". Signés notamment par Victor Hugo, Honoré de Balzac ou Alexandre Dumas, ils constituent l’une des clés de la réussite et conduisent ces titres à se faire une concurrence acharnée pour recruter les écrivains. Vendu par Girardin en 1856, La Presse connaît plusieurs propriétaires successifs. Il est sous la Restauration "conservateur de l’ordre et de la liberté" et sous l’Empire, il évolue vers le centre-gauche. Plus populaire, Le Siècle, critique et anticlérical sous la Restauration, s’affirme comme républicain sous le Second Empire et connaît une belle progression dans le champ très limité des titres de la presse politique. Tous deux déclinent sous la IIIe République. La Presse paraît épisodiquement après 1929, devient hebdomadaire en 1937 pour s’arrêter un an après. Le Siècle paraît irrégulièrement à partir de 1930 et cesse sa publication en 1932.

 

http://www.bnf.fr/pages/infopro/numerisation/num_presse-hist.htm

Napoléon III